• Rien qu'une Paire

    Chaque fois que je les vois virevolter devant moi, ça me fait le même effet. Minces ou rebondies – celles qui se montrent sont rarement maigres – leur parfum parvient à mes narines, mes yeux détaillent le grain de leur peau, fin, si fin. J’en salive. Il parait que ça ne se fait pas d’y toucher, que l’on n’a pas le droit. J’aimerai bien moi, y poser les doigts, délicatement, en avoir une paire, rien qu’une paire pour moi. Je m’en contenterai, pas la peine d’en avoir une douzaine. Y poser mes doigts et les laisser glisser tout du long, doucement. En apprécier la courbe, le galbe. En approcher mon nez, et en humer le parfum délicat, léger, si léger. Ha ! Respirer si près de ces cuisses rondes, les faire frémir de par mon souffle, ces cuisses où je rêve d’enfoncer mes dents, légèrement, pour en apprécier la fermeté.

    J’en tremble ! Elles sont si près de moi. Il me suffirait d’avancer la main, si peu, d’oser y poser le doigt, juste un doigt, une aérienne caresse volée… Mon Dieu ! Si je fais ça, je sais que je ne pourrai m’empêcher de les saisir à pleine main, à pleine bouche même, d’en exprimer la saveur, d’en savourer le goût ; il faudra que je laisse ma langue y courir, avidement, gourmande, que mes papilles s’en délectent, encore et encore.

    Mais je n’en ai pas le droit ! Elles sont si petites ces cuisses, si frêles, mes mains maladroites, mon immense bouche ne leur rendraient pas bien mon amour. Je pourrais les briser, les abimer ; et puis, une paire me suffirait-elle vraiment ou deviendrais-je insatiable ? M’en faudra-t-il toujours plus si je me laisse aller, si las de résister je m’abandonne à ce désir ? Je devrais plutôt me contenir, les laisser dans leur robe persillée, dorées à souhait, cette couleur ambrée qui leur va si bien ! Je ne craquerai pas, je garderai ma main rangée bien sagement, je ne vais pas l’approcher de ces demoiselles rangées en corolles, dans une pose suggestive, cuisses écartées.

    Non, ma main, ne te lève pas, n’avance pas plus loin, il ne faut…

     

    Hé dis, Albert, tu les encadres ou tu les envoies les grenouilles pour la douze ?


  • Commentaires

    1
    LAMY Jacques
    Dimanche 28 Décembre 2008 à 18:22
    Est-ce une bonne fa? de "crapahuter" mentalement dans un restaurant ? ?icurienne, va !
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